Comment mieux vivre la perte de son animal de compagnie ?
En 2019, une étude soulignait que près de 50 % des propriétaires d’animaux de compagnies ne s’étaient pas remis de leur décès, particulièrement pour les chiens. Et la semaine dernière j’entendais la réaction d’un jeune homme qui me disait « tu as vu sa réaction pour la mort de son chat, c’est ridicule » ! Cette incompréhension est courante, au point qu’elle est crainte par certains propriétaires.
J’ai eu une vieille canaille de chat qui est mort à 21 ans. Une autre morte par accident à 9 ans suite à un mauvais dosage d’anesthésie dans une opération de routine. Et maintenant une adorable petite chienne de 16 ans.
Abordons donc les différents aspects de cette relation et de son deuil pour mieux la vivre. En fonction de votre rapport à la mort, et donc à la vie, le sujet sera plus ou moins plaisant…
Un animal est un être vivant qui nous apporte de la joie, de l’amour, qui demande de l’attention, de l’énergie, qui stimule notre côté maternel, et qui, porte une part de nous, de notre énergie, de nos sentiments, des moments partagés. Chez certaines personnes, c’est le compagnon privilégié, si ce n’est pas l’unique compagnon de vie. Les animaux ne cherchent pas a nous changer, n’ont pas d’opinions sur nous, etc, nous acceptent comme nous sommes, mieux que nous savons le faire nous-même souvent. Ça en fait de très bons compagnons.
Il existe donc plusieurs niveaux qui peuvent se superposer : il y a le deuil de l’animal, de la relation, les éventuels regrets, remords, le rapport aux accidents et incertitudes de la vie, le rapport à la mort, qui renvoie souvent à sa propre mort. Pour ceux qui vivent dans une relative solitude, c’est aussi le rapport à la solitude qui revient. C’est loin d’être simple et anodin.
Que faire pour se préparer ?
Personnellement pour me préparer, je me dis régulièrement que ce seront peut-être les derniers moments. Et évidemment, ça les rend importants, ça pousse à faire plus attention à son animal chéri, et ça évite les regrets par la suite. Car quand c’est fini, c’est trop tard. Au-delà de ça c’est une philosophie, profiter de chaque moment car les accidents ça arrive parfois, et pas qu’aux autres.
Un des plus grands regrets des personnes sur le point de mourir c’est de ne pas avoir passé assez de temps avec leurs proches. Alors mieux vaut s’y préparer. Evidemment, si cette pensée devient récurrente, presque une obsession, c’est un bon indicateur que quelque chose à besoin d’être modifié, adapté dans votre vie. Mais une fois de temps en temps, c’est utile.
Chacun trouvera sa façon de mieux vivre et faire vivre cette fin de vie.
Envisager l’après
Parfois, il faut regarder devant soi pour voir les obstacles, plutôt que regarder ses pieds. La solitude ça se prépare, ça s’apprivoise comme un animal, mais si on attend d’être dans le rouge après le décès, c’est bien entendu plus difficile.
Accueillir ses émotions
On a beau savoir intellectuellement que ça va arriver et se sentir prêt, émotionnellement, il en va souvent différemment.
On dit souvent qu’il y a des étapes au deuil. Choc, déni, colère, tristesse, résignation, acceptation et enfin reconstruction. En réalité, tout le monde ne passe pas obligatoirement par toutes ces étapes. Certains restent bloqués à une étape pendant des années.
Dans l’étude sur la compassion dont je parle ici, les chercheurs ont mis en lumière que la souffrance est proportionnelle à la résistance (et donc l’énergie) que l’on oppose à la douleur. On ne peut pas contrôler la douleur, par contre on peut contrôler la résistance qu’on y oppose.
Accueillir ses émotions demande du courage et de l’énergie. Mais tellement moins au final que de mettre toute son énergie dans le déni et la résistance. On ne peut pas changer le passer, seulement sa perception.
Et pour conclure, je vais vous parler d’une cliente qui venait pour des séances de gestion de sa peur. Elle m’a confié après coup qu’elle ne pensait pas bien vivre la mort de sa chienne qu’elle chérissait. Et pourtant, à son grand étonnement, en ayant appris à accepter ses émotions, elle l’avait beaucoup mieux vécu que ce qu’elle pensait être capable de vivre. Je n’ai même pas eu à l’accompagner sur ce sujet !