Vous êtes plutôt Empathie ou Compassion ?
J’aborde aujourd’hui deux notions qui sont souvent confondues et qui ont des implications très importantes et différentes sur nos vies. La tribu des « Empathes » ou ceux qui se disent « hypersensibles » trouveront ici des éléments de réponses à leurs problèmes.
Cet article est basé sur des recherches scientifiques de 2015. Des grands méditants, comme Matthieu RICARD ont été testé par IRM, analyses sanguines de neurotransmetteurs, etc., lorsqu’ils étaient dans des états d’empathie, puis de compassion, pour comparer les résultats.
Je vous en livre les grandes lignes, ce qui intéressera tout particulièrement les personnes qui sont dans l’accompagnement (médecins, infirmiers, professeurs, etc.), qui rencontrent souvent de ce qui est décrit dans l’étude comme un burn-out émotionnel.
Définitions
Bien que les définitions varient beaucoup d’un dictionnaire à l’autre, et que la notion d' »empathy » anglaise soit légèrement différente de la française, voici les deux définitions retenues grosso modo pour les recherches:
Empathie : ressentir comme une autre personne, rentrer en résonance émotionnelle avec la souffrance de l’autre.
Compassion : donner de l’attention à la souffrance de l’autre, et lui souhaiter le meilleur pour que la personne trouve des solutions pour diminuer cette souffrance. Le processus est plus complexe, mais je le résume pour plus de facilité de compréhension.
Les résultats
Il apparaît que lorsque l’on rentre en empathie avec une personne qui souffre, les zones du cerveau qui s’activent sont celles de la souffrance et de la peur, et la biologie du corps se transforme pour vivre l’émotion de l’autre qui se propage. Imaginez une maternité avec un enfant qui se met à pleurer…l’union fait la force mais….on peut se questionner sur l’utilité d’un tel mécanisme pour les souffrances. Est-ce que cela permet de se sentir mieux ou pire en voyant ou entendant une autre personne souffrir comme nous ? Peut-être qu’on se sent moins seul, mais ça fait une belle jambe.
Mais bien évidemment dans le cas d’une émotion positive, si l’on veut vibrer devant un film, à un concert, un match de Coupe du Monde, ou si on décide de vivre consciemment l’émotion de l’autre, l’empathie retrouve tout son intérêt.
Pour la compassion, en se connectant à l’autre, tout en lui souhaitant le meilleur ou de trouver une solution à ses problèmes, il apparaît que ce sont d’autres parties du cerveau qui s’allument, notamment la partie du plaisir, de se connecter à l’autre en envisageant une futur meilleur. On notera au passage qu’un facteur qui inhibe la peur est de pouvoir imaginer une alternative ou non à la situation qui est vécue comme un danger. Maintenant, regardez à nouveau la photo de la jeune femme avec douceur, une sorte de sourire intérieur et en lui souhaitant de trouver des solutions à son chagrin. Pour ceux qui y arrivent, ça fait une sacré différence n’est-ce pas ? Il y a même un risque terrible qu’elle sourie à son tour !
Oui mais concrètement, si on est pas Dalaï-Lama ?
La deuxième partie de l’étude a porté sur la possibilité d’apprendre à enclencher le système de la compassion à travers tout un programme de méditations et exercices quotidiens auprès de non-méditants. Et évidemment, charité bien ordonnée commençant par soi-même, les exercices donnaient la part belle à l’auto-compassion, qui est indispensable !
Il apparaît que dès 3 mois d’exercices quotidiens de 30 minutes de ce programme, les gens sentent une amélioration de leur gestion émotionnelle, de la façon dont ils se perçoivent, plus de stabilité dans l’appréhension des douleurs de la vie, etc. Encore mieux après 6 et 9 mois.
Je l’ai testé. Pour ma part, je sens une plus grande facilité à me connecter plus vite et profondément aux gens que je rencontre, une diminution des attaques de mon critique intérieur. Et bien évidemment je l’intègre dans ma pratique.
Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter tout le meilleur !