Comment sauver votre couple et vos relations avec une règle simple ?
Je plaide coupable : le titre est volontairement accrocheur pour attirer votre attention sur une règle de base dans les relations amoureuses, de travail, ou amicales !
Avant de rentrer dans le vif du sujet, comme tout est une question de dosage, vous pouvez vous poser une question simple : quelle est la proportion de phrases ou interactions positives que j’ai avec mes relations par rapport aux phrases ou interactions négatives ?
Le ratio de Losada : la positive attitude !
En 2004, les psychologues Losada et Frederikson ont mis en lumière par leurs études qu’il existe une proportion entre les phrases ou interactions positives (compliments, offre d’aide, demande de besoin) et négatives (critiques, remise en cause d’actions, etc.) échangées qui permet de conserver une bonne relation, productive, avec quelqu’un, dans un contexte professionnel. Ils ont assisté à des réunions d’entreprise, derrière un miroir sans tain, en codant les échanges d’équipes, en classant les phrases et interactions positives et négatives.
Plus tard, le professeur Goodman a reproduis ces études avec des couples et étudié le taux de séparation ou divorce. Le ratio est plus élevé, ce qui parait logique car on est plus proche en principe de son conjoint que de ses collègues, sauf pour les accros du boulot (sans jugement aucun !).
Les nombres d’or sont :
Les ratios observés sont les suivants :
– Au travail : 3 interactions positives pour 1 négative.
-En couple : 1 interaction négative pour 5 positives.
Des questions restent en suspens : Et dans les relations amicales ? Et si vous travaillez avec votre conjoint ? Et quel est le ratio quand il s’agit de votre relation avec vous-même ?
Il est intéressant de noter qu’en poussant les curseurs au maximum, au-delà de 11 interactions positives pour 1 négative, les relations se déséquilibrent également, et l’on est en droit de se demander si la personne n’a pas été mordue par un Bisounours échappé du pays des bisous ou un courtisan de Louis XIV.
Notre ami le cerveau
Alors pourquoi ces ratios ? Le cerveau, pour des raisons de fonctionnement millénaire liés à la survie, se concentre plus facilement sur des signaux perçus négativement comme des dangers que sur du positif moins dangereux à court terme. Sauf qu’à long terme si on reçoit trop de compliments et qu’on ne se remet plus jamais en question et qu’on évolue plus, ça peut poser également problème.
Cela explique aussi pourquoi le « feedback en sandwich » issu de la PNL est bien accueilli par les gens. Le point à améliorer est enroulé entre deux retours positifs (évidemment sincères, sinon ça se sent). Ca fait penser aussi au gratin de brocolis. S’il n’y a pas assez de fromage et de crème, ça fini à la poubelle !
Critiques sur la subjectivité
Le ratio de Losada a ses défenseurs et ses détracteurs. Evidemment, il n’est pas facile de faire les comptes dans une relation et de faire rentrer des interactions dans des petites cases blanches ou noires positives / négatives. De plus, nous vivons dans un monde de subjectivité et ce qui est perçu comme une critique négative par l’un pourrait être perçue comme une remarque constructive par un autre, tout dépend de comment on reçoit les choses. Je vous laisse vous faire votre propre avis. Le mieux c’est encore de tester. D’ailleurs c’est la réponse de Frederickson aux détracteurs.
Quoi en retenir ?
Il peut être intéressant d’éclairer nos comportements et communications à la lumière de ces règles pour trouver un équilibre.
Certains pourront se dire qu’en effet ils ont la critique facile, et les compliments avares, avec comme intention positives que les autres (et souvent eux même) s’améliorent. Il a été prouvé que plus de positif permet un meilleur épanouissement et plus d’améliorations.
A l’inverse, certains qui sont de véritables distributeurs de positive attitude n’osent pas dire de critiques et se limitent par peur de blesser, du conflit.
Certains ne pensent même pas à souligner de petites choses qu’ils pensent évidentes ou insignifiantes, ce qui pourrait être une façon facile de faire augmenter le positif. Certains ne sourient pas souvent, alors que c’est une bonne façon de faire passer du positif.
Certains auront tendance à utiliser des mots négatifs pour décrire une situation. Un de mes anciens patrons adorait me dire : « tu sais que c’est pas si con comme idée » ! Drôle de tournure pour valoriser une idée ou un salarié, effet contre-productif, il n’avait pas lu Losada.
A ce sujet, je vous renvoie vers la fin de l’article sur comment gérer nos colères, sur la communication non-violente. Plutôt que de dire tu es tout le temps à l’heure…on peut dire : dans cette situation j’ai besoin de ne pas avoir à t’attendre 30 minutes à chaque fois. Il y a moins de chance que ce soit pris pour une remarque négative.
Méditation
Pour ceux qui souhaitent améliorer leurs relations, vous pouvez réaliser une petite méditation de 5 minutes en fin de journée, pour vous remémorer les interactions que vous avez eues dans la journée. Cela permet de prendre conscience de cette dynamique et de rectifier le tir si besoin.
Et pour conclure, je vous rajouterais que dans ces relations bien entendu, il y a aussi celle de vous envers vous-même. A tous ceux qui ont un critique intérieur trop acerbe, il existe des moyens de changer.
A bientôt !