Hypnose pour les peurs et les phobies
Comment travailler sur les peurs ?
La peur est un système de défense pour nous protéger des dangers, réels ou perçus comme tels.
Pour travailler sur les peurs on va :
1) Identifier les associations faites par le cerveau entre une chose ou situation et la peur,
2) Désensibiliser et réduire la peur (mais pas la supprimer complétement car elle a une fonction de protection tout de même)
3) Modifier l’histoire qu’on se raconte sur nous-même et les auto-jugements après ces événements, ce qui permet de regagner en confiance en soi.
4) Faire grandir le plaisir et l’intérêt de faire ce dont on a peur pour rééquilibrer la balance
Pour comprendre ses mécanismes, prenons un exemple, comme la peur de conduire une voiture.
Conduire une voiture peut entrainer des accidents et potentiellement vous tuer. Pourtant, on est nombreux à le faire, avec une peur raisonnable qui rend précautionneux. Le cerveau, comme pour tout, tient une comptabilité : souffrance / peur = 2 / 10, et bénéfice / utilité : 7 / 10. Résultat, c’est positif de conduire (+5).
Puis un jour vous avez un accident, imaginons qu’un scooter vous percute à 30 km, sans que vous l’ayez vu venir dans un fracas important. Vous n’avez rien, mais le conducteur du scooter lui est blessé assez sévèrement, les secours arrivent, le gens vous regardent. Si vous êtes fatigué ce jour-là, le stress est amplifié et vous percevez la situation et les peurs liées très intensément. Ca peut être la peur que la personne finisse en fauteuil roulant ou morte, qu’on vous reproche une faute de conduite, que les passants véhiculent des rumeurs sur vous, qu’on vous retire le permis, que l’assurance augmente votre prime, etc.
Et si vous n’exprimez pas cette peur, elle reste bloquée et mémorisée. Dans le cerveau ça fait : souffrance / peur = 9 (les 2 d’avant + le 7 de l’accident) / 10, et bénéfice / utilité : 7 / 10. Résultat : -2, ce n’est plus positif de conduire. Et maintenant, à chaque fois que vous prendrez la voiture, vous aurez la peur à 9 / 10. (D’où l’intérêt de toujours prendre quelques minutes pour exprimer l’émotion quand elle survient, pour la faire redescendre, quitte à passer pour une chiffe-molle). Et en prime, il y a les autres émotions et pensées secondaires qui découlent de la situation : la honte, la culpabilité interne (« j’aurais dû faire plus attention, etc. »), la culpabilité venant des autres, et les jugements de tous types (je suis nul, je suis dangereux).
Ça c’est quand c’est simple. Parfois le cerveau associe la peur intense à un autre élément de la situation. Plutôt que d’associer la peur au fait être conducteur dans une voiture, il l’associera à un autre déclencheur, comme le bruit des scooters, ou tout bruit intense. Ou à une couleur, ou à une personne, etc. Les choses se mélangent. Un de mes clients a eu extrêmement peur durant une messe parlant d’un passage de l’apocalypse quand il était enfant. Plus tard, les attentats du 11 septembre 2001 lui ont rappelé l’apocalypse. Il a eu très peur et le jour même il a fait un malaise dans le métro. Depuis ce jour, son cerveau lui faisait éviter le métro pour éviter l’Apocalypse. C’est compréhensible.